La plongée sous-marine pour soigner les victimes d’attentats?

Une équipe de médecins de l’assistance des hôpitaux de Marseille va participer à une étude thérapeutique en Guadeloupe pour mesurer les effets de la plongée sur les personnes victimes d’actes de terrorismes atteintes de stress post-traumatique.

Par Annie Vergnenegre

La plongée sous-marine peut-elle soulager les victimes d’attentats souffrant de stress post-traumatique? C’est la question à laquelle va tenter de répondre l’étude DivHope, qui se déroulera en Guadeloupe du 18 au 30 novembre 2017.

Des victimes des attentats de 2015

Une quarantaine de victimes des attentats de novembre 2015 participe au projet mené par le médecin en chef Marion Trousselard de l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) et l’équipe de médecine hyperbare de l’AP-HM, sous la houlette du Dr Mathieu Coulange. 

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« Cet essai clinique vient dans la continuité de l’étude DivStress, réalisée  à Marseille avec l’UCPA en 2015, qui avait permis de démontrer le bénéfice de la plongée sur le stress perçu et la capacité à gérer l’imprévu chez des sujets ‘’sains’’« , précise le Dr Mathieu Coulange, chef du service de Médecine Hyperbare, Subaquatique et Maritime de l’hôpital Sainte-Marguerite (AP-HM).

Relaxation subaquatique

Les séances de plongée seront associées à des techniques de relaxation subaquatiques favorisant l’ancrage de l’esprit à vivre le moment présent, en immersion, tout en travaillant au contrôle des mouvements respiratoires comme dans les techniques des méditation classique.

 

« Si les résultats attendus sont confirmés, cette pratique de la plongée ’’améliorée’’ s’inscrira comme une nouvelle technique de prise en charge complémentaire pour la régulation du stress et des émotions, l’amélioration du bien-être et de la qualité de vie », souligne Frédéric Beneton.

Une technique applicable aux pompiers et militaires

Cette nouvelle technique pourra être mise en œuvre non seulement au profit de la population générale, elle est aussi tour particulièrelement intéressante pour les professionnels exposés aux risques de stress intenses, voire traumatiques comme les militaires, pompiers…

Un environnement sécurisant a été choisi pour mener ce projet dans le cadre exceptionnelle de la réserve Cousteau à Bouillante, en Guadeloupe, la profondeur y est limitée, la température de l’aeau eau, la visibilité excellente avec une absence de courant.

Pour les victimes d’attentats qui participent à l’étude DivHope, c’est l’occasion de « devenir les principaux acteurs dans la recherche thérapeutique et non plus de simples consommateurs de soins, ce qui permet de les valoriser et de leur donner espoir en pleine période des commémorations des attentats de novembre 2015 », souligne l’équipe médicale.

Le trouble de stress post-traumatique (TSPT), une pathologie très invalidante

Le TSPT est un trouble chronique marqué par des reviviscences fréquentes de l’événement traumatique avec débordement émotionnel, peur, perturbation de la vie socio-affective favorisant un isolement, difficulté à sortir de chez soi. L’arsenal thérapeutique disponible (antidépresseurs, thérapies cognitives) ne permet pas un rétablissement de tous.

On estime qu’entre 60 et 80% des individus soumis à une expérience traumatique sévère développeront un TSPT.  30 % des patients ne répondent pas aux traitements.
40% de ceux qui se rétablissent présenteront une rechute dans l’année.

Sur France Inter l’invité d’ Hélène Roussel du 6h20 le Vendredi 17 novembre était le Dr Lionel Gibert, addictologue, du pôle neurosciences de l’hôpital Paul Brousse, travaille sur des essais cliniques pour soigner le stress post traumatique (victimes d’attentat, militaires) grâce à la plongée.
Le Dr  s’envole pour la Guadeloupe avec une trentaine de victimes des attentats du 13 novembre, pour un stage de plongée un peu particulier.
Réécouté ou écouter l’interview en podcast ci-dessous :

Dossier de presse du projet :
http://fr.ap-hm.fr/sites/default/files/files/communiques-et-dossiers-de-presse/dossier_presse_projet_divhope_23102017.pdf