Gambessa IV : En savoir plus …

Dans le cadre de l’implication de la marque horlogère Blancpain dans le monde marin, leur ambassadeur plongeur Laurent Ballesta s’est prêté à une expédition extraordinaire à Fakarava, aux îles Tuamotu en Polynésie française, en nageant parmi 700 requins gris. Un documentaire à retrouver à l’occasion de la journée mondiale de l’océan, sur Paris Match Belgique.


Depuis la présentation de la Fifty Fathoms, la première montre de plongée moderne créé en 1953 qui a matérialisé la passion de Blancpain pour le monde de la mer, et montré son engagement et sa volonté de contribuer à la connaissance et à la préservation de cet univers fascinant, la marque horlogère soutient un grand nombre de projets scientifiques importants. Blancpain accompagne ainsi les plongeurs et photographes sous-marins dans leur exploration et leur découverte des océans. Y compris le projet Gombessa dirigé par Laurent Ballesta, qui a déjà donné lieu à trois expéditions majeures. La dernière en date : « Gombessa IV – La genèse ».

© Blancpain

Science, plongée et image : une belle expédition

Alors qu’à la base, en 2014, Lauren Ballesta partait avec son équipe à Fakarava, un atoll situé dans l’archipel des Tuamotu en Polynésie française pour observer les mérous (poissons) qui viennent s’y reproduire en masse, il a eu la surprise d’être confronté à un nombre très important de requins de récifs : « J’étais loin d’imaginer que ça existait. Je savais qu’ils chassaient la nuit et que le jour ils étaient plutot léthargiques, mais jamais je n’aurai cru à de telles agitations, à de tels comportements (…) et je voulais comprendre, illustrer et témoigner ces chasses en meute ». Il a ainsi décidé d’étudier le comportement des requins durant la période de chasse, l’amenant à nager parmi 700 requins gris pendant 24 heures à vingt mètres de profondeur. La plus grande densité au monde connue pour cette espèce, un résultat validé par une publication dans la revue Current Biology. Le reportage dévoilé en exclusivité par Blancpain à l’occasion de la Journée mondiale des Océans ce 8 juin est à couper le souffle.

 

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Sané Richmond, à Fakarava depuis 20 ans, plongeur, amoureux et protecteur de la passe qui se trouve devant chez lui, explique : « Avant, il n’y avait pratiquement pas de requins dans les passes, maintenant, ils rentrent dans les parcs à poissons (…) Mais je pense que c’est un peu une bonne chose aussi. Les requins servent de gendarmes de la passe. Et moi, j’en suis le gardien ».

Les requins, ces chasseurs de la nuit

« La nuit, les requins chassent. Mais nous, on ne les voyait pas. Les Polynésiens ne chassent pas la nuit. Ils pêchent les langoustes, mais sur le récif et non dans la passe. Les Polynésiens ne veulent pas prendre des risques. Le soir, ils sont à la maison et pas à la passe comme Laurent ! Et c’est une bonne chose, car cela m’a fait découvrir plein de choses sur les requins. Des choses que je n’aurai jamais vus si Laurent n’avait pas été là » poursuit Sané Richmond. L’expédition sous-marine de Laurent Ballesta n’était pas des plus simples : agités, les requins arrachaient les câbles, cassaient les moniteurs de plongée, mordaient les lampes… Les requins sont blessés car ils se mordent entre eux et peuvent donc mordre les plongeurs dans l’excitation, ce qui rend les expéditions dangereuses : « Les requins sont focalisés sur les proies. Si on garde notre calme et qu’on accepte de se faire bousculer sans broncher, sans paniquer, alors, on peut être au cœur de cette meute de requins, et voir comment cela se passe (…) Il n’y aura jamais de morsure intentionnelle. Même si une morsure intentionnelle ne fait pas moins mal pour autant ». Pas de morsure, mais 4 points de suture pour Laurent qui aura écopé d’un coup de queue.

© Blancpain

Des images qui montrent des aspects nouveaux de la vie des requins

Pour le plongeur et ambassadeur Blancpain qui pensait tout connaître des requins, cela a été la grande surprise : « Tous ces comportements sont authentiques et naturels, et c’est si rare avec les requins ! Il faut savoir que 90% des images de requins que l’on voit, ce sont toujours des comportements provoqués. On les a appâtés, nourris.. Là, pas du tout ! (…) Quand on voit 50 ou 100 requins fondre sur une seule proie de quelques kilos, c’est démesuré. Cela remet même en question les principes qu’on a sur le fonctionnement d’un écosystème. On nous dit toujours que dans un écosystème délimité, il y a un grand nombre de proies pour un petit nombre de prédateurs. Et c’est comme ça que ça s’équilibre. Mais quand on plonge dans la passe, c’est la sensation opposée que l’on a (…) et ça laisse perplexe. On a l’impression qu’ils vont vider la passe à ce rythme ».

© Blancpain

Des chasses anarchiques ou organisées ?

Laurent Ballesta s’est aperçu avec son équipe qu’il y avait une certaine stratégie dans cette chasse nocturne : « Il y a deux sortes de requins : le requin corail aussi appelé pointe blanche du lagon ‘le mamaru’ en polynésien, et le requin gris. Ce sont eux qui sont 700 dans la passe. Les ‘mamaru’ sont moins nombreux mais essentiels (…) Ils sont capables de rentrer dans le corail chercher une proie et sortir en marche arrière, alors que les requins gris en sont incapables. Donc ils attendent que le requin corail débusque une proie puis ils se jettent dessus ». Les requins ne voient pas leurs proies si elles sont immobiles, mais dès qu’elles bougent, ils l’attaquent. Vous l’aurez compris, pour éviter l’attaque, il vaut mieux rester le plus calme et immobile possible face à un requin.

 

Mais malgré le chill des mérous qui viennent pour se reproduire, face au nombre si important des requins, ils n’y échappent pas et se font quand même croquer. Ils viennent pour donner la vie, mais ils y trouvent souvent la mort : « Ce n’est pas un privilège de se reproduire ici, c’est un sacrifice ! ».

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Le plongeur a ensuite été rejoint par le scientifique Johann Mourier, docteur en biologie marine et spécialiste des requins en Polynésie, afin de préparer un protocole d’étude sur le suivi en temps réel des mouvements, des déplacement de la meute de requins. Pour cela, ils ont implanté des émetteurs dans les requins. Des balises détectées par des récepteurs déployés à travers un large périmètre tout autour de la passe. Le bémol de ce protocole : il faudrait implanter un grand nombre de requins. Or, l’implantation n’est pas des plus faciles à réaliser. Et pour encore mieux suivre et comprendre les déplacements des requins, il faudrait leur implanter des émetteurs plus puissants et fixés sur la peau et pas juste sous. Laurent Ballesta n’étant pas plus convaincu que ça par la méthode d’implantation qu’il trouve trop laborieuse, longue, agressive, a donc réfléchi à une méthode plus rapide et moins perturbante pour les requins.

« L’homme qui hypnotisait les requins »

« Nous nous sommes aperçus qu’il était possible d’hypnotiser les requins. Il s’agit d’utiliser la catalepsie ou l’immobilité tonique qui est un état dans lequel peuvent entrer les requins. La chose est connue, mais cela a toujours été réalisé sur des requins au repos ou habitués aux plongeurs. Mais on ignorait que c’était possible sur des requins surexcités, obsédés par la chasse. Quand on met un requin sur le dos, il devient presque immobile, perd toute agressivité et devient manipulable ».

C’est en partant de cette observation que Laurent s’est dit qu’il pouvait implanter beaucoup plus facilement des balises multi-fonctions sur leur dos : « Je crois qu’il faudrait peu de temps pour équiper une centaine, voire une meute entière de requins. Nous aurions alors tous leurs déplacements. Et surtout, on obtiendrait la toute première modélisation spatiale de leur chasse nocturne. Ce spectacle-là qui nous a tellement fasciné, nous a même laissé perplexe. Mais désormais, c’est différent. On tient une méthode. Alors fini le temps de contempler, on peut enfin comprendre ».

 

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